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Interview de Marie Nirdé, médecin 1er recours en coopération avec Emilie Rubio, infirmière Asalée

15 novembre 2022

Pourriez-vous vous présenter succinctement ?

Je suis le Dr Marie Nirdé, je suis médecin généraliste dans une maison de santé privée. Je travaille à Gruissan depuis 2012, actuellement nous sommes 5 médecins généralistes. Emilie Rubio, IDSP asalée est venue compléter notre équipe depuis septembre 2020. 

J'ai toujours eu une bonne part de pédiatrie dans mon activité. Parce que je ne voulais plus être un distributeur d’ordonnances "parce que la maitresse le demande" ni remplir des dossiers MDPH "parce que l’école dit qu’il a besoin d’une AESH", afin d’avoir une vision globale de l’enfant et enfin parce que mes petits patients grandissaient, depuis 2018 j'ai commencé à me former sur le dépistage neuro sensoriel puis les TND et TSLA, pour terminer par le DU "neuropsychopathologie des apprentissages scolaires" à Lyon en juin 2022.

 

Quelles ont été vos motivations pour participer au parcours TSLA ?

Tout d'abord mon territoire : pauvre au niveau des ressources de premier et second recours, sans coordination entre professionnels rend le parcours de soins des familles extrêmement difficile. 

Ensuite la relative précarité de ces familles et l’absence de remboursement de certains professionnels pourtant indispensable (ergo, psycho-mot, neuro-psy) rendent leur accès au soin tout à fait inégal.

Lorsque j'ai entendu parler du parcours TSLA fin 2021, j'ai tout de suite pris contact pour me référencer 1er recours pour commencer : il est un outil indispensable pour la prise en charge financière, mais aussi pour la coordination entre professionnels autour de l'enfant. En effet la problématique des TND et TSLA requièrent un travail pluridisciplinaire où chaque professionnel joue un rôle indispensable dans le diagnostic et la prise en charge, le médecin y a comme rôle d'orienter, de coordonner, et d'expliquer les différents champs de la prise en charge (médicale, sociale, scolaire) à l’enfant et sa famille.

 

Que vous a apporté la formation de médecin de 1° recours ?

Le maniement des outils de dépistage. En effet, lors des nombreuses formations et même pendant mon DU, je n'avais jamais pu bénéficier d’explications concrètes sur comment utiliser et coter les questionnaires parentaux (SNAP et DCDQ). La découverte très concrète de ceux-ci et de la BMTa sous forme de cas pratiques a été extrêmement riche d'enseignements. Nous (mon infirmière asalée et moi) avons ensuite fait le choix de compléter avec une formation à la BMTi que nous utilisons depuis.

 

Quels sont les autres professionnels qui ont adhéré au parcours au sein de votre MSP ?

Au sein de ma MSP, aucun. Je travaille cependant au quotidien avec l'orthophoniste de la MSP.

D'autres professionnels de mon territoire se sont rapidement référencés quand je leur ai parlé du parcours (ergo et psycho mot surtout)

 

Quelle organisation avez-vous pu mettre en place au sein de votre MSP pour faciliter la coordination?

Travaillant avec une IDESP asalée, et pour répondre aux besoins du territoire, Émilie s'est formée afin de pouvoir prendre part à la prise en charge des enfants. Nous avons choisi qu’elle réalise la première consultation. Elle y recueille les bilans déjà effectués, les questionnaires enseignants, les ATCD personnels, néo-nataux, familiaux, explore le suivi neuro sensoriel de l’enfant et les prés requis (vision, audition, sommeil, alimentation). Elle recueille les plaintes de l’enfant, de ses parents, de l’école. Elle explore ensuite chaque fonction (lecture, écriture, cognition mathématique, fonctions non verbales, fonctions attentionnelles, psycho affectif) en suivant une trame de consultation que nous avons rédigée dans notre logiciel métier. À l’issue de cette consultation, elle remet et explique aux parents le SNAP et/ou le DCDQ et leur donne un RDV avec moi.

À l’issue de ma première consultation, il peut arriver que j'aie besoin de préciser certaines plaintes ; afin de prescrire des bilans orientés et justifiés et de pouvoir les prioriser, dans ce cas-là Émilie réalise avec l’enfant un ou plusieurs items de la BMTi.

Puis nous revoyons plusieurs fois l’enfant et ses parents pour annoncer, expliquer, organiser la prise en charge rééducative, sociale et scolaire.

 

Avez-vous d’autres projets en cours en lien avec les TSLA ?

Bien sûr! plein ! Continuer à développer, réfléchir, faire murir notre travail actuel.

Développer l’ETP sur ce thème grâce à Emilie qui souhaite faire un DU de guidance parentale.

Avec l’aide de ma CPTS, développer la formation entre pairs pour sensibiliser les médecins traitants des enfants que sont maintenant les médecins généralistes et éclaircir et valoriser les parcours de soin ainsi que promouvoir le réseau TSLA dans mon territoire.