Workshop
Calcul,
2024
Retrouvez toutes les interventions du workshop calcul:
« Le niveau de compétence en mathématiques est une variable prédictive probante de l’évolution des jeunes adultes ; il influe sur leur faculté de suivre des études post-secondaires et sur leurs perspectives financières une fois dans la vie active. » (OCDE 2014)
Les difficultés en calculs et mathématiques sont en effet un enjeu majeur de santé : l’ARS Occitanie a donc mandaté l’association Occitadys pour organiser un workshop rassemblant chercheurs, experts, acteurs de terrain, de la formation et du soin.
Nous vous attendons lors de cet événement innovant qui se veut être à la fois un lieu de rencontre, d’échanges de pratique et conseils pédagogiques, et de co-contruction de dispositifs de prévention en calcul et mathématiques.
Les experts :
Marina Tual est Maîtresse de conférences en psychologie cognitive. Elle a auparavant exercé pendant de nombreuses années en tant que professeure des écoles auprès d’élèves à besoins éducatifs particuliers. Elle a ensuite réalisé un doctorat sous la direction de Maryse Bianco et de Pascal Bressoux. Sa thèse avait pour objectifs de concevoir un dispositif de remédiation en lecture destiné aux élèves de sixième, de le déployer dans plusieurs collèges et d'en évaluer l'efficacité. Elle enseigne désormais à l'INSPE de Paris et mène ses recherches au sein du laboratoire LaPsyD
Anne Lafay est orthophoniste et maitresse de conférences universitaire en psychologie à l’université Savoie Mont Blanc (Chambéry). Elle a commencé sa carrière d’orthophoniste en libéral dans les régions de Lyon, Saint-Étienne et de La Réunion notamment auprès d’enfants présentant des troubles de langage et/ou des troubles des apprentissage (lecture, mathématiques) et a ensuite développé une expertise particulière en cognition mathématique chez l’enfant. Elle a aussi exercé un temps comme orthophoniste au Québec. Anne Lafay a consacré ses recherches de doctorat (Université Laval, Québec, Canada) sur le sujet des déficits numériques impliqués dans la dyscalculie développementale. Elle a ensuite effectué des recherches sur le lien entre langage et mathématiques, notamment auprès d’enfants présentant un bilinguisme ou un trouble du langage et des recherches sur l’efficacité de l’utilisation d’objets de manipulation, cela dans le cadre de ses recherches postdoctorales (Université Concordia, Montréal, Canada). Considérant l’importance des liens entre la recherche et la clinique, elle a mis son temps à profit pour créer des jeux (ré)éducatifs tels que La Magie des nombres et des outils de bilan, Examath 5-5 et Examath 8-15 en coédition avec Marie-Christel Helloin. Elle a aussi publié en 2014 un livre aux Éditions Dominique & Compagnie au Québec « Mathis n’aime pas les maths », elle est également autrice ou co-autrice de nombreuses publications scientifiques et réalise de nombreuses formations professionnelles en cognition mathématique.
Linda Cambon, chercheuse au Centre Hospitalier Universitaire et à l’Université de Bordeaux, dirige un axe de recherche dédié aux méthodes pour la recherche interventionnelle en santé des populations (MeRISP) au sein du centre Inserm U1219, Bordeaux Population Health. Experte en prévention, ses travaux portent sur les conditions d’efficacité des interventions de promotion de la santé et la mobilisation dans ce domaine des évaluations fondées sur la théorie. Elle pilote notamment des recherches portant sur les mesures de santé dans toutes les politiques. Elle est également membre du bureau du Haut Conseil de la Santé Publique et au Conseil d’Administration de l’Institut National de lutte contre le Cancer. Enfin, elle a également portée une chaire internationale thématique dédiée à la recherche sur la prévention des cancers (INCa/IReSP/EHESP).
Initialement professeure agrégée de mathématiques dans le secondaire avant de réaliser une thèse en didactique des mathématiques, Aurélie Chesnais est devenue ensuite formatrice (en IUFM puis aujourd’hui INSPE), puis enseignante-chercheure en didactique des mathématiques. Elle est actuellement Professeure des Universités à la Faculté d’Education de l’Université de Montpellier, membre du LIRDEF (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Didactique, Education et Formation), membre du réseau Recherches sur la Socialisation, l'Enseignement, les Inégalités et les Différenciations dans les Apprentissages (RESEIDA).
Jérôme Prado est chercheur au CNRS. Il a obtenu son doctorat à l'Université de Lyon en 2007 et a été chercheur post-doctoral à l'Université du Michigan de 2007 à 2009, puis professeur assistant à l'Université Northwestern aux États-Unis de 2009 à 2012. Il a ensuite travaillé en tant que chercheur CNRS à l’Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod de Lyon, et il est à présent au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon (CRNL). Il a publié une soixantaine d'articles dans des revues scientifiques à comité de lecture, principalement sur le développement neuro-cognitif des compétences mathématiques et du raisonnement chez l'enfant. Il a également été investigateur principal d'une douzaine de contrats de recherche financés par divers organismes nationaux et internationaux. En 2016, il a été récompensé par le fellowship Science of Learning du Bureau International d'Éducation de l'UNESCO pour son travail à l'interface des sciences cognitives et de l'éducation.
Les interventions :
Marie-Pascale NOËL
Le développement numérique de l’enfant typique les difficultés que certains enfants peuvent rencontrer lors de ce développement.
Les recherches de Marie-Pascale Noël portent sur le développement numérique de l’enfant typique mais elle s’intéresse surtout aux difficultés que certains enfants peuvent rencontrer lors de ce développement. Ces dernières années, elle s’est intéressée aux difficultés dans le traitement de la quantité chez des personnes présentant une dyscalculie développementale mais aussi chez des personnes présentant un Spina bifida ou porteuses de troubles génétiques comme le syndrome 22q11 ou le syndrome de Turner. Elle a aussi démontré le rôle de l’interférence en mémoire dans les difficultés à mémoriser les faits multiplicatifs. Elle s’est également intéressée au rôle des doigts dans l’apprentissage numérique. Outre ces recherches fondamentales, elle s’est aussi intéressée à l’aspect clinique de la dyscalculie. Elle a développé trois batteries de tests pour dépister les troubles d’apprentissage en mathématiques (la Tedi-math (traduite dans 4 langues), la Tedimath-grand et le Mathematical profile test). Elle a mené des projets de recherche portant sur la rééducation de ces troubles et a écrit un ouvrage destiné aux professionnels de la santé qui détaille des programmes de remédiation à mettre en œuvre pour accompagner les personnes présentant une dyscalculie (Noël et Karagiannakis, 2020 : Dyscalculie et difficultés d’apprentissage en mathématiques. Guide pratique de prise en charge. De Boeck supérieur).
Marie-Pascale Noël est docteure en psychologie, professeure à l’Université Catholique de Louvain et Maitre de recherches au Fonds National de la Recherche Scientifique de Belgique. Ses domaines d’intérêt se situent dans le champ de la neuropsychologie de l’enfant et plus spécifiquement sur le thème de la dyscalculie développementale. Elle donne d’ailleurs les cours dans cette matière à l’UCLouvain mais aussi à l’étranger. Elle est par ailleurs, responsable d’un centre clinique : « les consultations psychologiques spécialisées en neuropsychologie et logopédie de l’enfant ».
Cléa GIRARD
Comment les activités familiales peuvent-elles participer à construire les connaissances mathématiques des jeunes enfants ?
Marie-Line Gardes propose de mettre en évidence les derniers résultats de recherche sur les difficultés et trouble d’apprentissage en mathématiques, en se centrant sur l’articulation entre l’identification des difficultés des élèves et les propositions d’interventions en classe.
Depuis décembre 2023, Cléa Girard a rejoint le Laboratoire de Psychologie et Neurocognition (LPNC) de Grenoble en tant que chargée de recherche. Ses recherches visent à interroger les caractéristiques socio-économiques des inégalités scolaires en mathématiques. Elles portent notamment sur les mécanismes (cognitifs et sociaux) qui sous-tendent cet apprentissage chez les enfants. Cléa Girard s'intéresse aussi aux questions de partenariats co-éducatifs qui peuvent être noués entre école et familles et, plus largement, elle vise à adopter une approche interdisciplinaire entre psychologie, neurosciences cognitives et sociologie. Auparavant elle a réalisé son doctorat au Centre de Recherches en Neurosciences de Lyon (CRNL) sous la direction du Dr Jérôme Prado et un post-doctorat au sein de l’Université KU Leuven (Belgique) avec le Pr Bert De Smedt.
André KNOPS
Comment les activités familiales peuvent-elles participer à construire les connaissances mathématiques des jeunes enfants ?
Dans ce projet, André KNOPS présentera une intervention sur le sens des nombres qu’il a créé en collaboration avec EvidenceB, une start-up basée à Paris. Le module est basé sur l'idée que les connaissances proto-mathématiques innées (Approximate Number System, ANS) servent d'échafaudage pour l'acquisition des connaissances mathématiques symboliques. Par conséquent, le module contient des exercices qui visent à affiner cette notion. En outre, les enfants sont progressivement confrontés à des informations incongrues qu'ils doivent inhiber, ce qui les amène à se concentrer davantage sur la dimension numérique des éléments présentés. Le ANS n'étant pas le seul facteur déterminant, le module cible également la compréhension des relations ordinales entre les quantités et les symboles exprimant cette relation (y compris l'égalité quantitative), l'association des quantités avec le symbole numérique correspondant et la notion que les nombres sont représentés dans l'espace. En résumé, le projet présenté ici relie différents courants de recherche ciblant les processus cognitifs centraux et leur relation avec les processus exécutifs généraux du domaine.
Comprendre les nombres, c'est plus que connaître la suite des mots-nombres
Dans cette présentation, André KNOPS décrira les processus neuronaux et cognitifs qui sous-tendent la compréhension des nombres et son développement. Les facteurs pertinents vont bien au-delà de la connaissance de la liste de comptage et comprennent des capacités spécifiques à un domaine ainsi que des capacités générales. Parmi les capacités spécifiques au domaine les plus importantes qui aident à comprendre la magnitude numérique, on trouve le système des nombres approximatifs, un système inné qui nous permet d'estimer approximativement le nombre d'objets dans un ensemble. Les recherches menées ces dernières années ont également démontré que les nombres reposent sur des représentations spatiales, ce qui peut avoir des implications importantes pour la manipulation des nombres. Enfin, les capacités générales du domaine jouent également un rôle important. Ces processus sont pertinents bien au-delà du domaine mathématique. Les fonctions dites exécutives, qui nous permettent, par exemple, de nous concentrer sur un aspect d'un stimulus donné tout en inhibant les autres aspects non pertinents, en sont un exemple frappant.
André Knops a suivi une formation de psychologue en Allemagne, où il a également obtenu son doctorat. Après avoir mené ses recherches dans plusieurs institutions de recherche à travers l'Europe, il est aujourd'hui affilié en tant que chercheur CNRS au Laboratoire de Psychologie du Développement et de l'Éducation de l'Enfant (LaPsyDÉ) à Paris. Dans ses travaux, il explore la question de savoir dans quelle mesure les représentations spatiales et les processus cognitifs contribuent à notre compréhension et à la manipulation des informations sur les quantités numériques. Il combine la psychologie expérimentale classique en laboratoire avec des méthodes issues des neurosciences cognitives pour étudier le lien entre le cerveau et le comportement. Il étudie les processus neurocognitifs qui sous-tendent la cognition numérique tout au long du développement, de la maternelle aux participants âgés.
Emmanuel SANDER
Surmonter les intuitions calculatoires trompeuses en résolution de problèmes
En mathématiques, connaissances conceptuelles et procédurales sont intriquées, si bien que le calcul et l'application de principes mathématiques sont souvent liés et que la prévention de la difficulté scolaire gagne à porter également sur des aspects conceptuels, bien souvent à la racine d'obstacles. La résolution de problèmes à énoncés, dans laquelle des compétences langagières et mathématiques sont mobilisées, se prête à un travail de nature à favoriser le progrès dans la compréhension mathématique. En effet, la diversité des situations qui peuvent être élaborées, permet, avec progressivité, de placer l’élève face à des contextes d’apprentissage vecteurs de progrès. Dans ce cadre, le projet proposé vise à aider à surmonter les intuitions calculatoires trompeuses en résolution de problèmes. Il est orienté vers les élèves de primaire et fait appel à des énoncés adaptés aux différents classes des cycles 2 et 3. Il peut se déployer de manière individuelle ou collective.
S’appuyer sur les processus d’analogie pour soutenir les apprentissages mathématiques des élèves : les contributions du cadre A-S3
La résolution de problèmes à énoncés relève de la cognition numérique et de la cognition langagière, concepts extra mathématiques et mathématiques s’y trouvant intriqués. Cette intrication rend possible qu'à travers un énoncé qui met en scène une situation-problème, l’élève tire parti par analogie de la diversité et de la richesse des connaissances acquises dans des cadres extra-mathématiques. Ces connaissances familières peuvent servir de sources pour la construction de savoirs mathématiques qui s’appuient sur ses expériences. Par exemple, bien avant d’avoir étudié la division, un élève sait qu’il est courant de partager équitablement quelque chose dans diverses situations de la vie quotidienne. Ainsi, lorsque les connaissances préalables mobilisées conduisent au même résultat que la référence à la notion scolaire, ces analogies facilitent la résolution. Cependant, dans de nombreux cas, les connaissances issues de la vie quotidienne mobilisées par l’élève ne permettent pas d’aboutir à des conclusions mathématiquement correctes. Ces analogies deviennent alors obstructives, rendant la résolution difficile et conduisant à des erreurs.
Professeur à la Faculté de psychologie et de sciences de l’éducation de l'université de Genève dans le domaine « Intervention en situation scolaire : apprentissage et développement », Emmanuel Sander y dirige le Laboratoire IDEA (Instruction, Développement, Éducation, Apprentissage) qu’il a fondé en 2017. Diplômé de l’École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique, titulaire d’une maîtrise de mathématiques pures il est aussi membre du Conseil Scientifique de l'Éducation Nationale (CSEN) en France où il coordonne le groupe de travail « pédagogie et manuels scolaires ». Porté par des questions d’appropriation des connaissances, il s’est orienté vers la psychologie des apprentissages en particulier en mathématiques. Ses recherches sont consacrées à l’analyse des représentations mentales et des processus interprétatifs dans le champ scolaire. Il a développé une théorie des mécanismes de construction des connaissances fondée sur l’analogie, processus transversal permettant d’appréhender la nouveauté. Cette approche est mise au service de l’élaboration et de la mise en oeuvre de dispositifs d’apprentissage en classe.
Marie-Line GARDES
Une application numérique comme outil de prévention pour les élèves en difficultés en mathématiques à l’entrée en CP
Ce projet propose de tester une intervention basée sur l’utilisation d’une application numérique auprès d’élèves en difficultés en mathématiques à l’entrée au CP. L’application a été conçue par l’Association Agir pour l’école, en collaboration avec des chercheurs en didactique des mathématiques et en neurosciences cognitives. Elle propose aux élèves des activités sur la construction du nombre : comptage, dénombrement, construction de collections, comparaison, résolution de problèmes arithmétiques. Un tableau de bord permet à l’enseignant·e de suivre les progrès de chaque enfant. Une étude d’impact à grande échelle a été réalisée en 2022-2023, puis en 2023-2024, en classe auprès d’enfants de grande section de l’école maternelle. Les premiers résultats montrent une amélioration globale des apprentissages mathématiques concernant la construction du nombre, et en particulier sur la résolution de problèmes et la compréhension des nombres via leur écriture chiffrée.
Professeur à la Faculté de psychologie et de sciences de l’éducation de l'université de Genève dans le domaine « Intervention en situation scolaire : apprentissage et développement », Emmanuel Sander y dirige le Laboratoire IDEA (Instruction, Développement, Éducation, Apprentissage) qu’il a fondé en 2017. Diplômé de l’École Nationale de la Statistique et de l’Administration Économique, titulaire d’une maîtrise de mathématiques pures il est aussi membre du Conseil Scientifique de l'Éducation Nationale (CSEN) en France où il coordonne le groupe de travail « pédagogie et manuels scolaires ». Porté par des questions d’appropriation des connaissances, il s’est orienté vers la psychologie des apprentissages en particulier en mathématiques. Ses recherches sont consacrées à l’analyse des représentations mentales et des processus interprétatifs dans le champ scolaire. Il a développé une théorie des mécanismes de construction des connaissances fondée sur l’analogie, processus transversal permettant d’appréhender la nouveauté. Cette approche est mise au service de l’élaboration et de la mise en oeuvre de dispositifs d’apprentissage en classe.
Difficultés et troubles d’apprentissage en mathématiques : De l’identification des difficultés aux propositions d’interventions en classe
Dans cette communication, Marie-Line Gardes propose de mettre en évidence les derniers résultats de recherche sur les difficultés et trouble d’apprentissage en mathématiques, en se centrant sur l’articulation entre l’identification des difficultés des élèves et les propositions d’interventions en classe. La première partie consistera à rappeler quelques informations générales sur les difficultés et trouble d’apprentissage en mathématiques, en s’appuyant sur les recherches en sciences cognitives et celles en didactique des mathématiques. Dans une seconde partie, des exemples autour des nombres (du cycle 1 au cycle 4) seront détaillés. En partant d’erreurs classiques d’élèves, la chercheure identifiera et explicitera les difficultés sous-jacentes pour ensuite proposer des pistes pour intervenir auprès des élèves en difficultés. Ces propositions d’intervention pourront être des adaptations préventives ou des remédiations. Un focus sur les apports de la manipulation et le choix d’un matériel pertinent sera proposé, pour tous les niveaux scolaires, du cycle 1 au cycle 4.
Catherine THEVENOT
Travailler le principe de cardinalité au travers d’un jeu de plateau
l a été montré que les performances des enfants dans des activités numériques peuvent être améliorées grâce à des jeux de plateaux dans lesquels des pions doivent être déplacés d’un nombre de cases correspondant au résultat d’un lancer de dé(s). Cependant, la partie de déplacement sur le plateau pourrait enfermer les enfants dans une démarche de comptage-numérotage plutôt que de leur faire travailler l’activité de dénombrement. Afin de mieux faire travailler le principe de cardinalité lors d’un jeu de plateau, je propose de demander aux enfants de prendre un nombre de jetons correspondant au résultat du lancer de dés et de placer chacun des jetons sur une case du plateau. Le jeu pourra se jouer seul avec le but de remplir le plateau en un certains nombres de lancers, ou à plusieurs avec le but de remplir le plateau avant les autres. Former une collection de jetons correspondant à un nombre de points sur un dé permettra aux enfants d’appréhender le nombre dans sa dimension cardinal (3 points correspondent à 1 et 1 et 1 jeton donc 3 jetons en tout) et non plus, potentiellement uniquement, sur sa dimension ordinale lorsqu’un unique pion se déplace de case en case. La compréhension du principe de cardinalité chez des enfants de maternel pourrait être évaluée avant et après quelques séances de jeu à travers des tâches de dénombrement (compter ou donner un certain nombre d’objets).
Le calcul sur les doigts chez les jeunes enfants.
Lors de cette intervention, Catherine Thevenot exposera les travaux issus de son laboratoire montrant les avantages du calcul sur les doigts lors de la résolution de problèmes arithmétiques chez les jeunes enfants. Les résultats d'une étude interventionnelle mettant en évidence les bienfaits de l'apprentissage explicite d'une stratégie de comptage sur les doigts chez des enfants de 5 ans seront également exposés.
Anne-Françoise DE CHAMBRIER - Noémie LACOMBE
Prévenir les difficultés / troubles d’apprentissage en mathématiques à travers le modèle de Réponse à l’Intervention
Le modèle de Réponse à l’Intervention renvoie à une organisation scolaire visant à maximiser la réussite de tous les élèves, et plus particulièrement celle des plus vulnérables. Concrètement, il préconise de recourir à des pratiques pédagogiques efficaces, de mesurer régulièrement les progrès des élèves sur la base de données objectives, et de prodiguer sans tarder du soutien intensif et ciblé aux élèves ne progressant pas de la manière attendue. Les bénéfices de ce modèle sont solidement étayés, permettant notamment une réduction significative du nombre d’élèves diagnostiqués comme ayant un trouble spécifique d’apprentissage et orientés vers des prestations scolaires spécialisées. Ce modèle a initialement émergé dans un contexte de meilleure identification de la dyslexie et la plupart des études à son sujet continuent de porter sur le domaine de la lecture. Dans cette communication, il s’agira de présenter des recherches menées récemment en Suisse et ayant visé à implémenter ce modèle dans le domaine des mathématiques. Plus précisément, une étude de faisabilité menée auprès de 166 élèves de 5 à 6 ans, une étude pilote menée auprès de 45 élèves de 6 à 7 ans et une étude contrôlée randomisée menée auprès de 402 élèves de 6 à 7 ans seront présentées.
Joëlle VLASSIS
MATHPLAY, ou comment développer les premières compétences en nombres et opérations chez les enfants de l’école maternelle : De l’efficacité d’une approche basée sur les jeux et de la collaboration avec les parents.
Le projet Mathplay vise le développement des premières compétences en nombres et opérations à l’école maternelle. Celles-ci sont actuellement considérées comme des prédicteurs solides de la réussite future en mathématiques. Les enseigner de manière efficace constitue donc un enjeu majeur pour les apprentissages des élèves. Or, malgré ce constat, il existe assez peu de recherches sur la manière de développer ces compétences dans les classes. C’est l’objet du projet MathPlay dans lequel nous avons conçu, implémenté et évalué une approche basée sur des jeux. Il s’agissait de jeux de société traditionnels adaptés à nos objectifs mathématiques. Ces derniers se référaient au dénombrement, à l’invariance, la comparaison des quantités et aux premières opérations (relations parties-tout). La méthode de recherche était de type quasi-expérimental avec un pré/post-test (sous forme d’interviews) et une intervention dans les classes. Celle-ci consistait à faire jouer des enfants âgés de 4 à 6 ans aux jeux conçus dans le projet, à raison d’un jeu par semaine, pendant huit semaines. Dans certaines classes, ce dispositif était accompagné d’une collaboration avec les parents. Au final, les 569 enfants participant à la recherche ont été répartis en trois groupes : un groupe expérimental 1 (jeux en classe), un groupe expérimental 2 (jeux en classe et collaboration avec les parents), et un groupe contrôle (pas d’intervention). Dans cet exposé, nous présenterons tout d’abord le projet MathPlay, ses objectifs et son organisation. Nous développerons ensuite les compétences visées ainsi que les processus d’apprentissage correspondant.
Arnaud VIAROUGE
Intégrer l’entraînement de l’attention et des fonctions exécutives dans les activités numériques
Les recherches sur le développement de la cognition mathématique indiquent que les apprentissages sur le nombre s’appuient sur l’intégration de différentes compétences : (a) des compétences numériques fondamentales (sens du nombre, transcodage, comptage, ligne numérique), et (b) des compétences cognitives plus générales. Parmi ces compétences générales, les compétences exécutives, c’est-à-dire celles permettant à l’enfant de réguler sa pensée et ses actions lors des activités mathématiques, sont en plein développement durant la scolarité de l’enfant et jouent un rôle clé dans ses apprentissages. Par ailleurs, l’attention que les enfants portent spontanément aux aspects mathématiques de leur environnement semble être un facteur important de développement des compétences scolaires sur le nombre.
Nathalie AUGER
Elèves allophones, francophones et disciplines (l'exemple des mathématiques)
Nous proposons dans cet atelier de nous intéresser aux enjeux d’apprentissages liés à la prise en charge en langue française dans des disciplines comme les mathématiques. Il s’agit de montrer, d’une part, qu’elle constitue un défi important pour les élèves et probablement encore davantage pour ceux dont le français n’est pas la langue familiale, que ces jeunes viennent d'arriver en France ou, tout simplement qu'ils parlent une ou d'autres langues en familles. D’autre part, je montrerai que les moyens de cette prise en charge dans d’autres langues peuvent représenter une ressource pour la classe, notamment en mathématiques. La première partie de l'exposé nous permettra de préciser notre réflexion concernant la question du rôle des langues dans l’apprentissage, puis en particulier pour une discipline comme les mathématiques. La discussion sera l’occasion de revenir sur la manière dont le plurilinguisme peut être considéré comme un obstacle ou une ressource dans la classe de mathématiques. Des pistes seront offertes pour investiguer la possibilité d'utiliser les autres normes, langues comme des ressources en mobilisant la notion de "recyclage des langues/normes".
Nathalie BLANC, Arielle SYSSAU et Emmanuelle BRIGAUD
Le prisme des émotions qui peuvent être induites avant la tâche de résolution de problèmes.
Le projet consiste à examiner la résolution de problèmes de mathématiques chez des élèves d'école élémentaire, avec le prisme des émotions qui peuvent être induites soit avant la tâche de résolution, soit pendant la tâche à l'aide des contenus émotionnels délivrés au cœur même des problèmes. Trois études complémentaires ont été réalisées et seront présentées. Les deux premières mobilisent l'humour (la présentation de dessins humoristiques) pour induire les élèves dans un état émotionnel positif avant de résoudre des problèmes de mathématiques. La troisième ouvre une piste à considérer en examinant l'effet des contenus émotionnels des problèmes soumis. La réussite aux exercices n'est pas le seul résultat visé, sachant que l'objectif est de mieux comprendre comment les émotions peuvent soutenir le fonctionnement cognitif de l'élève, en réduisant son anxiété des mathématiques, et en renforçant sa persistance à l'effort. Ce projet fournit des éléments de réflexion pertinents qui peuvent être utiles à considérer pour une mise en pratique de cette recherche facilement transposable en classe.
Anne LAFAY
Le développement et les troubles des apprentissages en mathématiques sous l’angle de la compréhension des difficultés
Les travaux de recherche d'Anne Lafay portent principalement sur le développement et les troubles des apprentissages en mathématiques sous l’angle de la compréhension des difficultés, l’identification des enfants et leur évaluation, les interventions efficaces. Concernant la compréhension des difficultés, elle étudie notamment les déficits numériques et les impacts au quotidien des enfants présentant un trouble des apprentissages en mathématiques, les difficultés des enfants présentant un trouble développemental du langage ou encore les défis particuliers rencontrés par les enfants en situation de bilinguisme. Sur le plan de l'identification et de l'évaluation, une part des recherches d'Anne Lafay est consacré au développement d'outils et à l'évaluation de leur validité. Par exemple, elle a développé des normes adaptées à la France ou au Québec pour plusieurs outils d'évaluation mathématique publiés ; elle a aussi développé deux outils d'évaluation, Examath 5-8 et Examath 8-15, dédié à l'évaluation et au diagnostic du trouble des apprentissages en mathématiques ; elle travaille également à l'élaboration de questionnaires et d'outils d'évaluation des impacts des difficultés mathématiques au quotidien.